
« Et si je passais aux courses en vrac ? »
Cela fait un moment que je souhaite écrire un article sur « comment faire ses courses en vrac ?« . Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je précise d’emblée que cet article n’est en aucun cas là pour culpabiliser, ou indiquer ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Dans cet article je vous partage ma propre expérience sur le vrac et ce qui pour moi a fonctionné ou non. Je vous présente mes motivations, et partage quelques tips simples à tous ceux qui envisagent de se lancer mais qui ne savent pas par où commencer.
Parce qu’on va pas se mentir, instaurer une routine « vrac » c’est chiant quand on ne sait pas par où s’y prendre. Passer de courses « classiques », à courses « en vrac » demande de changer plusieurs habitudes, et les habitudes ont vite la vie dure.
» La flemme, ça a l’air compliqué «
» Je n’ai pas la motivation de m’organiser «
» Je n’ai pas assez de contenants pour stocker mes achats «
» Je ne sais pas où aller faire mes courses en vrac «
Oui, ces réflexions je les ai eues. Et puis petit à petit, j’ai réussi à démêler une bonne méthode de fonctionnement. Je pense d’ailleurs que si j’avais eu une meilleure connaissance du sujet avant de me lancer, j’aurais mis moins de temps à faire le changement. Mais le plus important à mon avis est d’y aller étape par étape, sans se brusquer et prendre plaisir à changer ses habitudes plutôt que de le vivre comme une corvée. Tout est question de bonne organisation ! 🙂
ETAPE 1 – Pourquoi passer aux courses en vrac ?
Avant de se lancer, il faut commencer par se poser les bonnes questions, et trouver sa/ses motivation(s) : pourquoi est-ce que je veux passer au vrac ?
- Plus écologique : je supprime les emballages plastiques pour beaucoup de produits du quotidien
- Zéro déchet : en utilisant mes contenants je produis encore moins de déchets
- Moins de gaspillage : j’achète ce dont j’ai besoin
- Meilleure organisation dans la cuisine : une bonne visibilité de ma réserve
Pour ma part je consomme beaucoup d’ingrédients dans le cadre de mon travail, et acheter toutes ces quantités emballées et sur-emballées dans du plastique ne correspondait plus à ma vision des choses. Ma motivation principale est de limiter mes déchets.


ETAPE 2 – Lister ses ingrédients !
Je vous invite à faire le tour de vos placards afin d’écrire la liste des ingrédients que vous consommez le plus souvent. Cela permet de faire un constat clair des produits consommés, et vous donnera une meilleure visibilité sur vos futures courses. Pour ma part j’en ai deux, la listes des ingrédients secs, et la liste des « autres produits » incluant le frais, les liquides, etc… :
- Farine
- Sucre blanc/cassonade
- Flocons d’avoine/granola
- Cacao en poudre
- Riz
- Pâtes
- Semoule
- Lentilles corail
- Lentilles vertes
- Pois chiche
- Café
- Gros sel
- Divers fruits secs
- …
- Vinaigre balsamique
- Vinaigre blanc
- Huile
- Œufs & fromages
- Fruits & Légumes
- Poissons & viande
- …
Concernant la qualité des ingrédients ?
J’ai eu une question d’une abonnée Instagram qui me demandait s’il y a un risque de différence de goût entre un ingrédient emballé sous plastique et un ingrédient acheté en vrac. J’ai envie de répondre : pas du tout ! Alors bien sûr le goût ou la qualité de certains produits peuvent varier en fonction des marques ou de la provenance, mais le principe du vrac en lui même n’altère pas le goût des ingrédients.
En ce qui concerne la DLC (Date Limite de Consommation), on parlera plutôt de DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) pour les ingrédients en vrac. Que ça soit la DLC ou la DLUO, vous les trouverez notées sur le bac vrac respectif à chaque ingrédient. Passé la DLUO, les ingrédients commencent à perdre leur qualité nutritionnelle et/ou organoleptique mais ne sont pas périmés pour autant. Passé la DLC, l’ingrédient est considéré comme périmé.
Le cas particulier des liquides en vrac !
Ces produits sont plus compliqués à trouver. A date on ne trouve pas de liquides en vrac dans les grands magasins ou commerces vracs « classiques » comme Biocoop ou Bio c bon. Pour trouver des liquides en vrac, je vous conseille de vous rapprocher de vos commerces vracs de proximité ! Ces commerces 100% vrac mettent à disposition des liquides en tout genre (hydrolat, vinaigre, huile, liquide vaisselle…). C’est là que vous pourrez trouver votre bonheur.



ETAPE 3 – Se fournir en bocaux, contenants en verre, sacs & co
Pour moi les essentiels sont :
- De grands bocaux en verre pour ranger les vracs d’ingrédients secs principaux
- De petits bocaux en verre pour ranger les vracs d’ingrédients secondaires
- De grands sacs en tissu & filets pour les vracs d’ingrédients principaux & fruits et légumes
- De petits sacs en tissu pour les vracs d’ingrédients secondaires
- Des bouteilles en verre pour les liquides
- Un sac à pain
- Des beewraps
En fonction du commerce dans lequel vous vous rendrez, vous ne pourrez pas forcément tarer vos propres contenants en verre (et en plus c’est lourd et encombrant, perso je ne suis pas fan de l’idée d’amener des contenants lourds pour faire mes courses : c’est chiant !). C’est pourquoi je trouve essentiel d’avoir une alternative plus légère, comme les sacs en tissus. Il n’y a ensuite qu’à transférer le contenu des sacs dans les bocaux en verre une fois rentré à la maison.
Et comment on fait si on n’a pas de sacs en tissu ?
La plus part des commerces vendant en vrac proposent des sachets en papier kraft/recyclé, qui sont également une super alternative sans plastique ! Alors ok, on n’est pas sur du 100% zéro-déchet avec des sacs en papier jetables, mais ça dépanne bien, et c’est toujours mieux que rien. L’important encore une fois, est de faire de son mieux. 🙂

Comment trouver des bocaux à moindre coût ?
Avant toute chose il est essentiel de prendre le temps de réorganiser ses placards et son frigo. C’est d’ailleurs une bonne occasion pour donner un petit coup de propre dans sa cuisine, alors on sort tout, on nettoie, et on fait le bilan !
Ensuite on prend le temps de réorganiser ses placards avec les bocaux et tupperware que l’on possède déjà. Cela permet d’y voir plus clair sur les stocks, mais également de constater combien et quel genre de contenants il manque. A partir de là, on se met en quête des contenants manquants que vous pourrez trouver de plusieurs façons :
- Lorsque vous achetez un produit contenu dans un bocal ou une bouteille en verre (cornichons, sauce tomates, haricots rouges) : gardez le ! Une fois lavé il vous servira de contenant vrac.
- Baladez vous sur les brocantes de votre ville le weekend, on y trouve à coup sûr un stand vendant de vieux bocaux Le Parfait, pots à confiture & co.
- Utilisez les 1247538 tot bags dont vous ne savez pas quoi faire et qui trainent au fond de vos placards pour vos fruits & légumes.
- Vous pouvez coudre vos propres petits sacs en tissus à base de chutes.

Pour celles et ceux qui ont un peu de budget à mettre dans cette réorganisation, vous pourrez trouver ces types de contenants à la vente dans de nombreux commerces vracs, ou même en ligne. A noter que certains magasins fonctionnent sur un principe de consignes, ce qui peut également être utile !
ETAPE 4 – Organiser ses futures courses
Il est temps de faire un point logistique et organiser ses futures courses :
1/ Repérer les commerces, locaux & superettes vrac proches de chez soi ou de son travail :
Vous découvrirez surement que plusieurs enseignes autour de chez vous répondent à cette demande : Biocoop, Bio c bon, Naturalia, commerces de proximité, et même plusieurs supermarchés se mettent maintenant au vrac… Aller au marché et s’inscrire dans une AMAP sont également de super moyens pour consommer local, de saison et avec peu ou pas d’emballage. Et pourquoi pas carrément se faire livrer par des entités comme « Kazidomi » (vous trouverez mon avis sur cette plateforme par ici !), « La ruche qui dit oui », ou rechercher votre commerce idéal avec Abracadavrac ?
2/ Repenser sa fréquence de courses, pour adopter la méthode qui convient le mieux :
- Réaliser de petites courses régulièrement : permet de moins gaspiller
- Réaliser de grosses courses d’ingrédients : pour être tranquille un moment
Pour ma part je mixe les deux ! Je réalise de grosses courses d’ingrédients secs pour être tranquille plusieurs semaines, mais je le couple à de petites courses plus fréquentes me permettant d’acheter des ingrédients frais en petite quantité, et ainsi de moins gaspiller.
3/ Faire une liste de courses :
C’est une étape super importante dans l’organisation des courses en vrac. Une liste permet d’acheter juste le nécessaire, mais également de prévoir les contenants à amener avec soi. D’ailleurs, que l’on fasse ses courses à pied, à vélo ou en voiture, je conseille d’avoir un sac ou un caddie dédié aux courses, dans lequel sont constamment rangés l’ensemble de vos contenants en tissus. De cette façon vous êtes toujours équipés !
Et côté prix, qu’est ce que ça donne ?
La réponse est un peu plus complexe qu’un simple « le vrac c’est plus cher ou c’est moins cher ». Je dirais plutôt que ça dépend : du type de produit, si le produit est bio ou non et de la quantité achetée. Et pour établir son budget, il faut commencer par faire une vraie distinction entre « bio » et « vrac » et comparer ce qui est comparable.
Je ne souhaite pas présenter de comparaison de prix dans cet article car je ne trouve pas ça forcément représentatif. Même si l’on peut définir une tendance, cela dépendra quand même de la marque et/ou du commerce vendant le produit. Cependant on peut tout de même affirmer que :
- Un produit transformé (bio ou non) coûte plus cher
- Un produit sous emballage bio coûte plus cher que ce même produit bio en vrac
- Les légumineuses et fruits secs (bio ou non) coûte plus cher sous emballage que leur équivalence en vrac
- Le vrac permet d’acheter la quantité exacte dont on a besoin, ce qui est avantageux sur les produits plus onéreux : pas besoin d’acheter un paquer de 250 g quand on en a besoin de 50 g
Le prix dépendra également de ses habitudes alimentaires et des produits que l’on achète au quotidien. Un petit exercice peut être de comparer le prix au kilo des ingrédients que l’on consomme le plus dans un commerce classique et faire la même chose dans un commerce proposant le vrac. Ca sera la meilleure façon de vous construire votre propre avis sur la question !

ETAPE 5 – Passer en cuisine !
Et si on passait en cuisine à présent ? Acheter en vrac est également un bon moyen de faire évoluer ses habitudes culinaires. Et ça commence par identifier ses plats préférés.
Pour ma part avoir une liste de plats simples & faciles me permet de ne pas avoir à trop réfléchir les jours où je suis en manque d’inspiration dans la cuisine ou lorsque je fais les courses. Je finis par connaître un peu par cœur les ingrédients nécessaires, et les jours de flemme ça se fait tout seul (et c’est ça qu’on aime!).
Idées d’apéritifs simples :
Idées de plats simples :
Idées de recettes sucrées simples :
Côté organisation dans la cuisine, je trouve assez pratique de m’équiper de boites en verres/tupp’ pour y mettre les préparations fraîches que je réalise. C’est à la fois plus facile à ranger dans mon frigo mais également plus clair côté organisation. En un coup d’œil je vois ce qu’il me reste !
Yapluka, comme on dit !
Mes conseils & astuces :
Pour compléter les 5 étapes précédentes, j’ajoute quelques astuces qui pourraient vous parler :
- Acheter en grande quantité les ingrédients secs que je consomme régulièrement m’évite d’aller faire des courses trop souvent, c’est un vrai gain d’énergie !
- Utiliser des contenants hermétiques qui se ferment bien permet de garder les ingrédients au sec et évite le risque que ceux-ci prennent l’humidité. Cela évite également toute contamination éventuelle de l’ensemble de mes placards vrac (notamment pour les mythes alimentaires).
- Quand je n’ai pas l’envie ou la possibilité d’acheter en vrac, je privilégie l’achat de produits contenus dans des emballages en verre : ils me serviront de futurs contenants, ou seront plus faciles à recycler que du plastique.
- Je lave mes bocaux dès qu’ils sont vides avec du vinaigre blanc et de l’eau très chaude avant de les reremplir.
- Je privilégie les bocaux en verre qui sont à la fois hermétiques et sains au contact des aliments.
Mon bilan :
Et mon bilan vrac dans tout ça ?
Je ne fais pas de courses vrac à 100%. Et en disant ça j’espère vraiment déculpabiliser toutes celles et ceux qui liront cet article et ne font pas ou pas complètement leurs courses en vrac.
J’apprécie le principe des courses en vrac que je le trouve plus simple & économique pour beaucoup d’ingrédients. Je me suis également rendu compte de la quantité de déchets que j’arrivais à supprimer avec cette méthode, et rien que pour ça, je sais que je ne pourrais pas revenir en arrière.
Cependant faire ses courses en vrac demande une vraie organisation, peut parfois coûter cher, et surtout on ne peut pas les faire partout. Alors oui il m’arrive les jours de flemme de filer à la superette du coin pour acheter un paquet de pâtes, ou d’acheter certains ingrédients en grande surface parce que « la flemme de faire 3 magasins différents pour trouver ce que je veux en vrac aujourd’hui ».
Je considère que chaque petit geste compte, et qu’il est important de faire ce que l’on peut quand on le peut/veut. Certaines choses fonctionneront, peut-être que d’autres non, il faut donc trouver son rythme sans pour autant se dégoûter en s’imposant une pression de « je veux trop bien faire » lorsque l’on n’en a pas les moyens ou l’énergie. Alors que vous fassiez vous courses en vrac à 25, 50 ou 100%, l’important c’est d’y aller étape par étape, et de vous féliciter de chaque pas en avant que vous aurez réussi à instaurer !


Bravo pour cet article ! De super conseils pour faire ses courses en vrac !! Chaque geste compte mais personnellement pour ceux qui s’y mettent ou veulent y retourner, j’ai vu une vraie différence entre les épiceries vrac et les grandes chaines ou magasin bio. Au niveau de l’entretien, de la qualité des produits et de leur provenance ! C’est un comble de voir des graines de courge, de tournesol qui vient de l’autre bout du monde alors qu’on en produit en France (et les prix ne sont pas plus élevés !). Je trouve cela dommage car la démocratisation du vrac c’est bien, mais le faire par obligation ou juste pour le « business », il risque d’y avoir déception. Ce n’est que mon avis mais je voulais le partager car aller en épicerie vrac c’est un peu comme acheter ses fruits et légumes en AMAP vs au supermarché du coin : on voit tout de suite la différence !
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Merci pour ton commentaire hyper intéressant. Je suis d’accord avec toi, je préfère également la qualité et la grande variété des produits proposés dans les épiceries vrac aux grandes chaines (à noter que certains magasins bio proposent quand même des produits de qualité).
Cependant comme je le disais dans l’article, le vrac peut vite renvoyer l’idée que « c’est compliqué, il va falloir que je fasse 3 magasins différents au lieu d’un seul pour tout trouver ». Et bien que les épiceries vracs locales soient en plein essor, on n’en trouve pas encore partout. C’est pour ça que je trouvais tout de même intéressant de suggérer les magasins bio, parce qu’il est à mon avis plus simple pour quelqu’un qui souhaite se lancer dans les courses en vrac de commencer là-bas, puisqu’il aura la possibilité d’y faire l’ensemble de ses courses domestiques. 🙂
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bonjour,
avant la mode du vrac , il y a les petites épiceries qui font la semoule en vrac (par ex ) et bien, il y avait des MITES alimentaires dedans. donc pour moi , c’est non.
on CHOISIT , dans un supermarché , le bio , les produits français, dans les amap , vous devez manger , tout le temps le même produit , c’est très sacrificiel je trouve , chapeau. mais je préfère la diversification alimentaire.
en supermarché , on soutient aussi les agriculteurs.
c’est dommage d’entendre du négatif , sur ceux qui nous font manger tous les jours à prix interressants.
sans faire des kms, en voiture en plus.
je suis contre faire livrer mes courses, pour le bilan carbone , vous n’y pensez même pas .
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